Une nuit j'ai fait un rêve, Nous étions tous les deux Sous un arbre où coulait sa sève. Nous échangions un doux baiser fougueux. L'odeur de ses fleurs s'échappait Entre nos deux coeurs entremêlaient. Et un matin mon corps s'éveilla, Mes yeux s'ouvrirent, et je te vis, toi. Toi qui serait incapable de me faire souffrir, Toi qui emplie mon coeur, Chaque jour d'un peu plus d'amour. Sans avoir à chercher, j'ai trouvé mon âme soeur, J'espère la garder pour toujours...
Nous sommes les crève-de-faim Les va-nu-pieds du grand chemin Ceux qu'on nomme les sans-patrie Et qui vont traînant leur boulet D'infortunes toute la vie, Ceux dont on médit sans pitié Et que sans connaître on redoute Sur la grand'route.
Nous sommes nés on ne sait où Dans le fossé, un peu partout, Nous n'avons ni père, ni mère, Notre seul frère est le chagrin Notre maîtresse est la misère Qui, jalouse jusqu'à la fin Nous suit, nous guette et nous écoute Sur la grand'route.
Nous ne connaissons point les pleurs Nos âmes sont vides, nos coeurs Sont secs comme les feuilles mortes. Nous allons mendier notre pain C'est dur d'aller (nous refroidir) aux portes. Mais hélas ! lorsque l'on a faim Il faut manger, coûte que coûte, Sur la grand'route.
L'hiver, d'aucuns de nous iront Dormir dans le fossé profond Sous la pluie de neige qui tombe. Ce fossé-là leur servira D'auberge, de lit et de tombe Car au jour on les trouvera Tout bleus de froid et morts sans doute Sur la grand'route.
étendue de mer bleue Qui crie quand on la pollue Qui s'enflamme en cas de feu Et qui meurt quand on la tue
Elle pleure quand on la fâche Elle dort quand tout est serein Elle souffre quand on l'achève à la hache Elle s'exclame quand tout est bien
Elle aime le vent mais pas les tempêtes Elle court quand elle est pressée Mais elle a toujours toute sa tête Et elle rêve quand elle est couverte de baisers
Elle n'est pas vivante Mais à travers ce poème On peut voir une femme étonnante A qui on dira toujours je t'aime